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 Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre]

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Ema De Beauvoir
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Ema De Beauvoir


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MessageSujet: Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre]   Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre] EmptyJeu 6 Aoû - 19:56

Il faisait très beau. Et puis, il faisait très chaud, aussi. C’était une jolie journée. Je n’étais pas au Japon depuis très longtemps. Je découvrais seulement les ruelles d’une ville étrangère qui m’était, jusque là, tout à fait inconnue. Un magasin, ici, une épicerie, là. Tout était parfaitement nouveau pour moi, qui ne connaissais rien de l’Asie de l’Est. Et puis, il y avait ce parc. J’étais déjà passé devant quelques fois. Mais je n’avais jamais osé y aller. Je ne sais pas, il me semblait qu’Ema ne pouvait passer ces grilles, imposantes et lourdes. Et puis, finalement, je me suis décidée.

Il faisait beau. Et puis, il faisait très chaud, aussi. Au milieu de cette jolie journée, je suis entrée dans mon premier parc Japonais. J’avais visité des tas de parc français, j’en avais un chez moi, en France, mais je n’avais jamais osé rentrer dans un endroit pareil. Des saules, de l’herbe, une marre, des gens. Incroyable. Jamais, jamais je n’avais vu ça. Partout, des couples tendrement enlacés, des enfants joyeux et pleins de vie, des groupes d’amis assis dans l’herbe. Un calme saisissant pour une si grande population. Je m’en suis sentie mal. Alors, en France, je ratais des choses telles que celle-ci ? Mais, y avait-il des situations pareilles.
La vérité était bien là. Je n’avais jamais visité n’importe quel parc public, quel qu’il soit. En France, nous avions des parcs privés qui me dispensaient de visiter des endroits comme celui où je me trouvais. J’avais, chez moi, les arbres, l’herbe et la marre. Mais, chez moi, c’était tout à fait silencieux. Tout à fait désert. Tout à fait vide. Seule à troubler ce vide immense, je ne faisais que m’asseoir à l’ombre des chênes imposants, dont les branches couvraient ma peau. Mais ici. Qui me couvrirait ?

J’étais bien plantée au même endroit depuis dix minutes, raide et surprise. Plantée devant la grille. Plantée. Ah, je n’utilisais plus ce mot depuis l’accident. Je… Je n’avançais plus ? Ma foie, vous aurez tous bien compris que je ne savais pas où aller, ni pour faire quoi. J’ai hésité à repartir. Repartir en courant, vite, pour fuir ces nouvelles choses effrayantes. Je comprends pour mes parents ne m’avaient jamais emmené à Paris. Trop nouveau, bien trop nouveau pour moi. Mais je suis restée.
J’ai repéré une petite roulotte blanche devant laquelle des enfants s’agglutinaient, et dans laquelle dansait quelqu’un. Des… Glaces ? J’avais trouvé où aller. Alors je me suis retenue de courir, cette fois pour apprendre cette vie future. Voilà, j’habitais dans le nouveau total, pour me soigner, disaient-ils. Pour apprendre, pensais-je.

C’était une dame d’une quarantaine d’année qui dansait dans la roulotte. Je relevé mes yeux bleu marine pour les fixer dans les siens, sombres. Avec un doux sourire, j’ai demandé une glace. Le problème s’est posé lorsqu’elle m’a demandé le parfum. Ah ? Un parfum… Vite, un parfum… « Vanille, je vous prie ! »
Pauvre glace. Je n’aimais pas la vanille. Je l’avais payée avec un sourire un peu triste, et était rapidement partie. J’ai hésitée à la manger. Après tout, la vanille n’allait pas me rendre malade. Alors je me suis assise sous un saule. J’ai regardé ses branches tombées, comme tristes, en oubliant ma glace. Je les ai admirées, longtemps. Peut être étais-je un saule. Ils étaient si majestueux, et avaient l’air si puissant ! Et puis, quand on s’asseyait à l’intérieur, on voyait bien qu’ils avaient beau être grands et forts, ils n’étaient que des arbres tristes, cassés. Brisés. Plantés.
Ma glace fondait lentement, je me morfondais seule. L’arbre dansait, poussé par le vent. Et puis, je fus tiré de ma torpeur par une voix dont je n’ai pas compris les mots. Et j’avais beau vouloir garder mon regard sur les feuilles agitées, je fus si surprise que je sursautai, et relevai brusquement la tête. A contre jour, elle se penchait au dessus de moi. Il cachait le soleil. Elle avait le visage sombre. Il m’était inconnu. Impossible alors de savoir qui c’était.
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Manabu Takayama
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MessageSujet: Re: Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre]   Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre] EmptyVen 7 Aoû - 12:03

Aujourd'hui était une belle journée, alors pourquoi ne pas en profiter ?
Manabu s'était levé à 10heures aujourd'hui, chose inhabituelle pour le garçon qui était plutôt quelqu'un de matinal. Lorsqu'il se réveillait tard, il avait l'impression que la journée passait beaucoup plus vite, surtout lorsqu'il ne sortait pas. Alors, comme aujourd'hui c'était le cas et en plus que le soleil brillait, il pris la décision de sortir. Il ne savait pas encore où, mais il verrait bien.
Habillé d'un pantalon et d'un t-shirt des plus banals, le garçon ouvrit la porte de sa chambre d'internat, dévala les escaliers avant d'arriver devant la grande porte du bâtiment. L'ouvrant d'un geste délicat, il la referma aussitôt après l'avoir traversé et être arrivé sur le perron. Petit perron qu'il descendit rapidement. L'adolescent fit quelques pas rapides avant de se trouver devant le grand portail. Posant sa main sur la poignée, il l'ouvrit. Un grincement aiguë se fit entendre. Ah, c'est vrai que cet internat est vieux, le portail aussi en conséquence. De plus, la peinture semi partie sur les barreaux le confirmait.

Manabu commença à marcher, ne sachant pas trop où aller. Il n'avait pas vraiment d'idée, à vrai dire. Cinéma ? Non, pas vraiment. Aucun film ne l'intéressait plus que ça. Et puis, perdre 2heures à rester dans une pièce noire pour voir un film alors qu'il fait super beau dehors...Aller au centre commercial ? Bof. Manabu avait tout ce dont il avait besoin chez lui, que ce soit vêtements, accessoires ou autre. Et puis, être dans un bâtiment avec autant de monde avec une telle température, ce n'est pas la solution. Bon, qu'allais-t-il faire alors ? Aucun autres endroits lui vint à l'esprit, enfin, peut-être que si, mais des endroits tellement inintéressants. Tant pis, il marchera un peu partout et il trouvera sans doute un lieux où se reposer tout en profitant du bon temps.

Flânant dans les allées de la grande ville, le temps passait. Malgré que Manabu ne faisait rien de spécial, respirer du bon air et se dégourdir les jambes lui faisait du bien. Les mains dans les poches, il observait les gens tout en restant silencieux. En fait, il n'avait pas trop le choix. Il n'irait pas chez les gens en disant 'Salut ! Comment ça va ? Moi très bien, je ne te connais pas et je ne sais pas de quoi te parler mais...Tant pis !'. Manabu était quelqu'un de plus ou moins sociable, ça dépendait des moments et des personnes. Les gens qui avaient l'air plutôt froid lui faisait quelque peu peur, avouons-le. Mais les personnes avec un visage plutôt amical, il n'y avait aucun problème pour leur parler. Quoi que, il fallait bien quelque chose à dire.

Manabu pensait à tout et à rien lorsqu'il passât devant l'allée qui menait dans le parc. Ah, mais voilà un endroit qui convient parfaitement au garçon ! Suivant le chemin principal, l'adolescent se retrouva bien vite dans une énorme étendue de gazon avec une plaine de jeux pour les enfants vide, des arbres. Autour de ces herbes, se trouvait un chemin circulaire avec plusieurs bancs dispersés. De l'autre côté de ces chemins, des arbres. Quelque chose retint le regarde de Manabu : un attroupement d'enfant -et parents-. Se posant des questions, le garçon s'avançait en direction du groupe afin de voir qu'est-ce qui se passait. À fur et à mesure où il s'approchait, il distinguait un marchand de glace. Oh ! Mais quelle bonne idée de venir en ce jour. Manabu avait bien l'intention d'en prendre une pour se rafraîchir. Arrivé sur place, il se mit dans la fil et attendu son tour. Après quelques minutes, il se trouvait face à la femme lui demandant que voulait-il.

« Une glace à la menthe, s’il vous plait ! »

Une glace à la menthe, rien de meilleure pour se rafraîchir. La femme lui servit la glace sur un cornet qu'elle donna à Manabu. Le garçon, polit, la remercia et la paya avant de partir 'visiter' ce grand parc. La glace fondait à une vitesse affolante à cause de la chaleur. Bon, il fallait vite la manger dans ce cas. Marchant tout en mangeant sa glace, Manabu faisait attention à ne pas en renverser, bien que ce ne serait pas grave, mais ce n'est pas très classe de se promener avec un t-shirt avec une tâche dessus. L'adolescent passait un maximum dans les zones d'ombre, bien que ça ne servirait à rien, mais juste pour se dire que peut-être que ça ralentirai la fonde de la glace. C'est alors qu'il aperçut une jeune fille, assises dos contre le saule. Sa glace fondait petit à petit pourtant, elle n'avait pas l'air de faire attention à ça. D'ailleurs, on aurait dit qu'elle n'avait pas touché à sa glace.

« Ta glace va continuer à fondre et tomber sur toi si tu ne la mange pas »

La personne sursautait, relevant la tête. La voix du garçon la ramena à la réalité, elle qui avait tellement l’air de rêver. Elle n’avait pas l’air de l’avoir entendu.

« Ta glace, elle va tomber sur toi… »

[désolée si il y a beaucoup de fautes ;_; et c'est rare que je fais d'aussi long poste XD]
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MessageSujet: Re: Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre]   Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre] EmptyVen 7 Aoû - 13:21

[Pas d’soucis pour les fautes, j’ai vu bien pire que ça ;D]

Hein ? Une ombre, un fantôme, un mort… Père ? Ah, non. L’arbre, moi, la glace à la vanille, et puis… Le rêve. Le rêve d’un calme profond sous cet arbre protecteur à la tristesse enivrante. Le rêve d’un château de bonheur au pays inconnu, dans le quel j’allais faire ma première véritable rencontre. Le rêve…Pauvre rêve perturbé par une voix si grave que j’en perdis le fil de la raison. Et puis, une ombre, massive. Là, au dessus de moi, fantôme de mes craintes et esprit de mes ennemis. Alice ? Le Jardinier ? Mère. Je vais mourir ?

Non, rien de tout ça. Une surprise trop grande et une exagération conséquente. Des mots, qui m’échappaient, et un regard descendant vers ma main droite. Ah, oui. Ma glace fondait. Le liquide frais couler sur ma main, et s’enfuyait entre mes doigts pour finalement goutteler paisiblement dans l‘herbe. Pas su ma robe. Dans l’herbe. J’ai plissé les yeux, sans vraiment comprendre ce qu’il se passait. J’étais triste sans vraiment l’être, mais sans vraiment savoir pourquoi. Seule ? Malade ? Idiote et puérile, peut être. Tout ça à la fois.

« Merci… »

Ma voix faible s’envolait parmi les cris des enfants et les rires des gens. Perdues dans les branches, coincées entre les feuilles, rejoignant les nuages, les lettres de chaque mots s’épuisaient dans un bruit qui n’était ni celui de mon cœur, ni celui de ma vie. Juste celui des autres, qui m’était trop inhabituel. Et bien trop étranger. Je ne saisissais que quelques mots que je traduisais fébrilement. Ps de langue natale, pas de mère pour expliquer, par de précepteur pour me faire comprendre… Rien. J’étais vraiment venue seule, je ne sais plus pourquoi. Peut être la peur de rester accrochée à Alice. Peut être aussi pour ne pas inquiéter Mère. Je ne sais vraiment plus. Peut être juste pour me rassurer moi.

« Dîtes… Vous êtes Japonais ? »

Question idiote, Ema. Ne l’as-tu pas regardé ? Avec ses yeux profonds et bridés. Avec cette maîtrise de la langue si parfaite. C’est vrai. Je ne l’ai pas regardé un instant. Pas une seule fois je n’ai posé mon regard dans le sien, ni même sur autre chose que ses mains. Il est vrai aussi que son Japonais était parfait, parlé depuis longtemps. Peut être un chinois. Un coréen ? Mon dieu, Ema ! Regarde-le ! Il ne peut pas te faire de mal ! C’est quoi, cette timidité ! Tu as vu bien des gens et… Ah, assez.
Tour ça à cause d’une langue idiote, inconnue, à peine connue de ma personne. Le Japonais. Des particules, l’ordre des mots, des formules de politesses. Trop, beaucoup trop différent du Français. Je n’avais pas besoin de me laver de mes cauchemars. Je ne suis pas malade. Pourquoi suis-je donc au Japon, au milieu de gens différent, à la langue différente. J’avais appris tout ça rapidement, en catastrophe pour ne pas être envoyée dans ce lycée trop tard. J’avais peu d’y aller. Je ne voulais vraiment, vraiment pas y aller.

Face à mon silence, je me retrouvais seule. Il était toujours là, mais je n’avais pas l’air très… Apte, à converser. Paniqué par mon niveau en Japonais, paniquée par ma future entrée dans ce lycée, paniquée par mes cauchemars, j’ai fini par me détendre. Ils n’étaient pas tous comme Alice. Personne ne sait ce que j’ai fait. Personne, je pouvais, vraiment, dormir et penser calmement.

« Vous me comprenez, j’espère… »
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Manabu Takayama
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MessageSujet: Re: Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre]   Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre] EmptyVen 7 Aoû - 14:41

La jeune fille avait l'air vraiment déstabilisée. Peut-être nouvelle dans le pays. Lorsque Manabu l'avait prévenu que sa glace fondait et qu'elle sortit de ses pensées, elle réagit avec une grande tranquillité, observant la glace dégouliner sur ses doigts. Une autre personne aurait réagit plus vivement, non ? Après, elle avait juste formulé un petit 'merci', un merci de l'avoir prévenue que sa glace se liquéfier sans doute. Enfin non, sûrement.
La glace de Manabu était entamée juste à moitié, sans compter le cornet bien sûr, lui qui déteste ce biscuit. Le garçon a toujours mangé vite, quoi que ce soit. Surtout lorsque les conditions étaient comme maintenant : un temps nullement nuageux avec un soleil qui brille au plus haut point et une glace qui réside dans sa main. On aurait dit que le temps le poussait à manger cette glace au plus vite.

L'adolescent passa la glace de la main droite à la main gauche. Une fois cela fait, il fouilla dans sa poche de son pantalon. Il devait bien en trouver un. Et c'était le cas. Lorsque la main de Manabu réapparut, elle tenait un paquet de mouchoir duquel il prit un mouchoir afin de le tendre à la jeune fille. C'est vrai qu'on a toujours l'impression que prendre un paquet de mouchoir alors que l'on n'est pas malade est inutile et pourtant, il peut s'avérer que des fois, c'est indispensable. Et cette situation le prouve.
Entre-temps, la nouvelle connaissance de Manabu articula une petite phrase lui demandant si il était japonais. Une question à laquelle il répondit.

« Oui, mais je ne viens pas de Tokyo. »

Manabu était originaire d'une autre ville, Matsue. Une ville plus au Sud que Tokyo. Donc malgré qu'il soit Japonais, il était parfois un peu perdu bien qu'il connaissait déjà les lieux les plus importants comme le centre commercial, les supermarchés, l'école bien sûr, le pars et toute une autre collection de bâtiments. Mais ça faisait tout de même quelques mois qu'ils étaient ici. Sa tante a eu la bonne idée de l'envoyer avant la rentrée des classes afin qu'il se fasse déjà des points de repère et soit bien ici.
Enfin, bref. Après y avoir répondu, Manabu l'entendit encore lui dire une phrase. Une petit phrase lui demandant s'il comprenait. Aha, voilà la chose qui confirmait ce qu'il pensait. Elle n'était pas japonaise. Ca se voyait un peu, enfin, s'entendait. Des fois, les mots étaient coupés en leur milieu mais rien de très grave. C'était assez pour que Manabu comprenne.

« Ne t’inquiètes pas, je comprends bien ! »

C'était des petites phrases, mais assez pour avoir une petite conversation, même minuscule. Et puis, si jamais elle a des problèmes il pourrait l'aider. A part si peut-être elle a déjà un professeur particulier. Enfin, déjà, il faut voir s'ils s'entendraient bien. Car si c'est chien et chat, même pas la peine de penser à cette option d'aide en langue.

« Toi, tu n’en a pas l’air. Tu viens d’où ? »

Manabu essayait de faire les phrases les plus simples possibles afin de lui faciliter la compréhension. S'il commençait à utilisé des mots compliqués que même des Japonais ne connaissent pas la signification, c'était mal parti, n'est-ce pas ?
Le jeune homme lui adressa un sourire plus prononcé afin de paraître plus amical. S'il avait l'air de quelqu'un froid, c'est sûr que ça ne l'aiderait pas. C'est toujours plus facile de s'adresser à des gens qui ont l'air amical, en fait, c'était surtout le cas de Manabu, mais pour lui, c'était une généralité.

« Au fait, je suis Manabu ! »

Il pensait que se présenter était un bon moyen pour paraître plus sympathique. Et peut-être, que ça l’a rendrait un peu moins timide, bien que ça l’étonnerait.

[*va se pendre*]
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MessageSujet: Re: Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre]   Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre] EmptyVen 7 Aoû - 19:42

[Suicide collectif ? Moi d’abord.]

Il était bien Japonais. Je m’étais ressaisi. Je n’avais pas à avoir peur. J’avais récupéré ma glace tout en me relevant. Je n’en voulais vraiment pas. Je la regardais d’un air dégoûtée, comme si je voyais encore le corps d’Alice. Dieu, je n’avais pas prévu que cette image me perturberait autant. Je ne pensais pas qu’elle me poursuivrait de cette manière. Si j’avais su, je n’aurais rien prémédité, j’aurai oublié Le Jardinier pour ma propre santé mentale. Quelle idiote. A cette pensée, un sourire étira mes lèvres. Qu’il était loin, le temps où j’étais encore fière de mon acte pourtant si peu glorieux… Et maintenant, je baignais dans la peine et la douleur, sans le montrer. Qu’il était loin ce temps joyeux et heureux, sous les arbres de mon château, à contempler les lys, si blancs aux yeux des autres, si rouges au fond des miens.

Manabu. Un nom que je ne connaissais absolument pas. Décidément, j’apprenais des tas de choses, en entrant dans le parc. Il semblait bien comprendre mon Japonais médiocre, et affichait un large sourire. Je devais me méfier de cet homme. Il était déjà bien plus grand que moi. Et il avait beau être rassurant, il n’en avait pas moins l’air fort, et il ne faisait aucun doute qu’il lui suffirait d’un simple mouvement un peu brusque pour me mettre par terre. Mais je devais faire bonne impression. J’avais appris tout de même une chose en France. Il fallait se méfier de tout le monde, tout le temps, sans que personne ne s’en aperçoive. C’était ça, les affaires. L’argent. La puissance.
En devenant puissant, on devenait… Intéressant ? Soudainement, là. Les gens tournaient autour de nous, gravitaient, partout, dans le pays entier. On disait des Beauvoir qu’ils avaient une grande éducation, étaient d’une hospitalité extraordinaire et qu’ils possédaient de très belles terres. Nous étions en effet parfaitement bien éduqués, et en tant que fille unique, il m’était tout à fait indispensable de savoir me conduire en femme dès l’âge de dix ans. Une horreur. Tout le corps devait être torturé pour obtenir une position dîtes « acceptable ». Et puis, la bonne, parfois et toujours sous les ordres de ma mère, tirait sur mon épaule, poussait sur mon dos, ou appuyait sur mes cuisses de manière à me rendre « encore plus ravissante », ou bien, dans les mauvais jours, « beaucoup plus présentable ». J’avais donc acquis un don pour me présenter convenablement devant n’importe qui, et, quitte à paraître maniérée, à me montrer peut être excessivement polie.

« Ah ! Enchantée, Manabu. Je suis Ema. Je… Je suis Française. »

Je parlais lentement, doucement. Comme si parler plus fort et plus vite risquais de me casser. Poupée de mal dans une poupée de cristal. Il en fallait plus qu’un simple regard pour deviner mes crimes et mes pêchés. Mes défauts étaient bien plus enfouis que l’on ne pourrait croire, je le sais bien. Affichant un doux sourire à l’intention du jeune homme, je saisis son mouchoir avec plaisir. Pas très futée, je ne savais ni où mettre ma glace, ni où poser le mouchoir sur ma main, tant celle-ci était collante. Mon sourire à vite laissé place à une expression de dégoût mêlée à de l’exaspération totale au vu de ma stupidité.
Je finis par soupirer, et, pour faire bonne figure, je souris à nouveau à Manabu. Dieu, que je pouvais avoir l’air cruche. Alors, c’était ça, l’étranger et la solitude dans l’inconnu. Mon corps perdu dans une masse de gens, parlant une langue que je comprenais à peine, différents de moi. Mon âme mangée par le remord et par la peur. A corps perdu, âme mangée. Il fallait croire que cet adage m’allait à merveille. Mon dieu, mais que pouvais-je bien faire ici ? Mes cauchemars allaient-ils vraiment être guéris ? Allais-je, réellement, oublier cette image des corbeaux hurlant et volant au dessus des lys rouges ? J’en doutais. J’en doutais tellement. Pourquoi prendre un risque aussi grand. Le doute, le pauvre doute qui m’envahissait hurlait en moi à chaque fois que je réfléchissais à ma présence au Japon. Je soupirai, un peu désemparée par moi-même.
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Manabu Takayama
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MessageSujet: Re: Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre]   Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre] EmptyDim 9 Aoû - 12:04

[Oui, je suis vraiment désolé d'avoir un poste aussi nul, omg.]

Elle était donc française, voilà la cause de son japonais pas très développé. Mais c'était une excuse. La France était bien lointain du pays au soleil levant. Manabu connaissait quelques 'informations' à propos de ce pays Européen, mais très peu. Mais il semblerait que tout soit différents. En même temps, il y avait de quoi, deux nations qui étaient totalement opposés géographiquement, c'était plus dur pour faire des échanges.

Ces temps-ci, beaucoup de jeunes venaient de tous les pays, des quatre coins du monde pour venir tester le SPR et peut-être se soigner de leurs traumatismes. Cela permettait à Manabu de rencontrer différentes personnes et en apprendre un peu plus sur leur pays, lui qui était curieux d'en apprendre toujours plus sur ce vaste monde. C'était réellement une bonne occasion pour en apprendre plus sur ce pays. Mais avant, il fallait plutôt faire connaissance car s'il l'arrosait déjà de question après 2minutes (et encore !) de conversation, ça pourrait l'énerver. Surtout que déjà les personnages proches et connaissances de Manabu s'énervaient déjà vite alors qu'il le connaissait. Et puis, ça pourrait la mettre mal à l'aise. Quelqu'un qui vous questionne toujours, c'est vite lassant. Il fallait donc prendre son temps.

« Eh bien, enchanté aussi Ema ! »

Manabu ne savait pas vraiment de quoi parler. La seule solution qui venait à l'esprit du jeune homme était de s'intéresser un peu plus à son arrivée ici, à son départ de son pays natale, mais pas non plus trop pour pas qu'il a l'air de quelqu'un de suspect. Les deux adolescents ne s'étaient échangés que deux phrases et que Manabu cherchait à trop connaître, ça pourrait paraître quelque peu suspect bien que le garçon ne veuille lui faire du mal.

« Tu es ici depuis longtemps ? »

A première vue, on pourrait penser que non étant donné qu'elle semble un peu perdue dans la langue et généralement, lorsqu'on reste longtemps dans un pays, on devient pratiquement bilingue de sa langue maternelle et de la langue du pays. Mais cela dépend aussi les conditions. Si on reste toujours avec une personne qui parle le même idiome que vous, vous n'allez jamais bien apprendre l'autre.
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MessageSujet: Re: Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre]   Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre] EmptyDim 9 Aoû - 18:31

« Non ! »

Je m’étais empressée de répondre, comme tendue à l’idée qu’il croit que je sois ici depuis quelques temps et que je possédai tout de même de si gros soucis. Je le regardai, inquiète. Comment on fille issue d’une société noble pouvait se rabaisser au point de paniquer devant un homme du peuple. Je me disais parfois que ma vision du monde était un peu archaïque, mais qu’il fallait que je fasse avec. Cependant, j’avais un peu peur du jugement de Manabu sur ma personne, surtout que sa personnalité m’échappait totalement. Mais j’avais toujours été comme ça. Mon jugement premier était rarement juste. Tout le monde me paraissait gentil, mais beaucoup trop gentil. Il devenait méchant en peu de temps, et ne aucun doute ne persistait. Je devais peut-être être trop farouche pou vivre ici, au milieu de gens que je me devais de fréquenter. Mais l’heure n’était pas aux questions, et je cessai de fixer Manabu comme s’il n’était pas humain.

« Non, je suis arrivée il y’a quelques jours seulement. Je ne suis pas très à l’aise, ici. C’est tellement différent de la France. Vous avez des habitudes que je n’ai jamais eues, et des façons de faire qui me sont encore trop inconnues. J’ai un peu peur de ce qui va advenir de moi. C’est assez étrange. »

Je marquai une pause, pour reprendre ma respiration. J’avais parlé de mon habituelle voix calme, faible et posée, mais sans couper les mots. Ce discours, je l’avais répété longuement. Je savais qu’il m’aiderait à trouver des gens qui sauraient s’occuper de moi convenablement. Pas un instant je n’ai pensé que j’aurai l’air suspect à parler si facilement. Mais peu importe, il ne fallait pas faire attention à mes mots. Juste à moi.
Un sourire délicat s’étira sur mes lèvres. Un peu triste, mélancolique, il posé sur mon visage une ombre de larme que l’on imaginait imminentes. Quelle bonne actrice je faisais.

« Je ne connais rien d’ici. Tout ce que je fais est nouveau, et tous les gens que je rencontre me regardent étrangement. Je ne suis pas très forte, et plutôt timide, j’ai un peu peur de tout. Et puis, je me demande si je rentrerai chez moi un jour. Mais c’est un pays intéressant, à la culture encore inconnue de l’Europe ! On y mange des choses délicieuses et la politesse y est constante. Je suis heureuse d’être au Japon, tout de même. Et puis, tu sais, j’ai appris la cérémonie du thé avant de partir ! »

C’était vrai. Ma mère avait insisté pour que j’apprenne cette cérémonie visiblement très importante. Pourtant, je n’avais pas encore eu l’occasion de montrer mes talents. J’avais pourtant bien appris la position des pieds, La grâce des mouvements, les ingrédients, tout y était. Tant pis, ma foie, je ferai bien ça un jour. Je ne sais pas quand, ni pour quelle occasion, mais il est certain que si j’avais appris ces gestes, ce n’était pas pour rien.
Mon sourire triste avait laissé place à une joie sensible, et mon visage s’était illuminé. La douceur de ma pâleur se fondait dans les dentelles de ma robe blanche, et un rire fluet s’échappa de ma gorge, tandis que mes doigts se portaient à mes lèvres. Et puis, le silence se fit, avant que je ne me remette à parler.

« J’espère aussi que tous mes soins se passeront bien. »
Parler à moi-même était une des choses qui m’arrivaient régulièrement. Il m’arrivait de me raconter pendant des heures l’histoire d’un champ de lys blanc, soudainement devenu rouge. Et puis, au dessus de ce champ dansaient vulgairement des corbeaux, qui hurlaient de tout leur être. Ma dernière phrase n’était pas adressée à Manabu, mais plutôt à moi, où à ma mère, en France. Stupidité d’enfant ; Le vent allait-il vraiment porter ces mots jusque là…

[Excuse moi, ça ne fera peut être pas avancer plus le post, mais j’espère que ça nous permettra de lancer le sujet sur le SPR]
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MessageSujet: Re: Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre]   Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre] EmptyMar 11 Aoû - 20:13

Ema se hâta se répondre à la dernière question de Manabu, raison qu'il lui échappa. Peut-être qu'elle ne voulait qu'il croie qu'elle est ici depuis longtemps. Pourquoi ? Aucune idée, mais ne nous ne attardons pas là-dessus. Elle est arrivée il y a quelques jours, ah oui, quand même. D'où son japonais qui n'est pas très « fluide ». Pourtant, les dernières phrases ont été dites comme une vraie japonaise l'aurai fait. Elle était mal à l'aise ici, quoi de plus normal. Après tout, tout change. Même Manabu, quand il voyageait dans d'autres pays, se sentait mal à l'aise, il se sentait réellement différent des autres, ce n'était peut-être qu'une impression. C'était peut-être pour ça qu'il n'aimait pas vraiment voyager même si d'une part, il voulait découvrir tout des autres cultures. Deux points de vue qui se contredisaient. Heureusement que pour lui, c'était moins grave car c'était un temps assez réduis, qui n'allait pas plus loin des deux semaines avant de rejoindre son pays d'origine. Pour Ema, c'était différent. Après tout, elle, elle est ici pour un certain temps, de plus, c'est sans doute pour se faire soigner.
Ensuite, elle marqua une petite pause avant de continuer.
Elle ne connaissait rien d'ici. Voilà un prétexte pour faire connaissance, il pourrait l'aider. Enfin, avec ce qu'il connaît déjà mais, étant donné qu'il connaît mieux la langue et les gens, ce sera plus facile qu'Ema qui a encore une connaissance restreinte du pays. Et puis, Manabu aimait bien partager. On l'a toujours élevé ainsi, aide ton prochain. Peu importe la façon, il aimait faire ça. D'une part, parce qu'après, il se sentait mieux, aider une personne le rendait quelque peu heureux. Savoir qu'il n'est pas toujours inutile. D'autre part, comme ça il aura peut-être de l'aide en retour. Généralement, lorsque la générosité va toujours dans un sens, à la fin, la personne en a marre de donner et de ne rien recevoir, quelque chose de tout à fait banal. Et comme Manabu voulait éviter ce genre de situation, il s'y donnait à fond.
Après ces derniers mots, un silence s'installa. Un petit silence qui s'interrompit vite par Ema qui laissa échappé une petite phrase. Bon, là, Manabu n'avait pas tout entendu, lui qui était parti dans ses pensées. Il entendit quelques mots dont un qui retint son attention : soigner. Elle aussi était donc ici, comme il le pensait au début.

« Toi aussi tu es ici pour le SPR ? »


Le SPR, la machine qui faisait peur à beaucoup d'adolescents. Certains plus que d'autre. Ceux qui en avaient le moins peur disaient que c'était la seule solution pour vaincre ses traumatismes. Pourtant, chez certains, ça échouait et c'était pire que mieux. En fait, c'était surtout cet aspect qui terrifiait le garçon. Et s'il ne réussirait-il pas à vaincre sa peur, que deviendra-t-il ? Jusque maintenant, il ne l'avait pas encore essayer, mais le jour arrivait petit à petit. Il savait que ça n'allait pas tarder, que bientôt il sera allongé, immobile, sur ce lit, les pensées dans un cauchemar. Rien que cette pensée lui faisait peur, que sera le moment venu ?

[désolé si c'ets un peu baclé, je dois y aller donc j'ai pas eu le temps de relire >_>]
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Ema De Beauvoir
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MessageSujet: Re: Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre]   Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre] EmptyMer 12 Aoû - 18:26

[Bon, allez, Manabu, on se ressaisi et on fait des trucs de ouf’s avec plein de mots ! Je commence après toi (Y)]

Le SPR. Une machine que ne me disait pas grand-chose. Je me demandais encore ce à quoi le SPR ressemblait. Une grosse machine toute blanche, dans laquelle on s’enfermait. Une grosse machine toute blanche dans laquelle on se noyait, sous une gerbe de sons et de lumières. Une grosse machine toute blanche qui avalait nos peurs et nos craintes. Une énorme machine qui nous sauvait de nos pires cauchemars. On m’avait dit qu’elle servait à ça. Mais qui sait ? Je pensais que j’allais garder les yeux grands ouverts. Et je pensais que des images merveilleuses allaient entourer le corps d’Alice, perforé à la poitrine et ensanglanté. Et puis, ils allaient la guérir. Ils allaient lui dire des mots gentils. Ils allaient sauver son âme.

Alice. Je sais que je suis impardonnable. Mais comprends-moi, aussi. Je suis encore une enfant. Tu me fais très peur. Je suis encore innocente, Alice. Laisse-moi vivre encore. Je te céderai mes plus beaux souvenirs, et une fois que je serai morte, ma vie deviendra la tienne. D’accord ?
Que j’étais bête. Pourquoi voudrait-elle de ma vie, elle s’amusait tant à la gâcher. Et puis, pourquoi me laisserai-elle encore vivre ? J’avais arrêté tout espoir chez elle. Mais maintenant, je la voyais partout. Je n’aurai pas dû provoquer cette vengeance, pour un homme que je n’ai jamais eu. Je lui écrivais, de temps en temps. Il me répondait. Alice, il va bien. Il restera en prison à vie, et personne ne l’aura à notre place. Non, personne ne l’aura à ta place, Alice. Je te le laisse. Alors laisse-moi, maintenant.

Je ne pouvais cesser de penser à Alice quand je pensais au SPR. Allait-il lui faire mal ? Allait-il la blesser ? J’en avais terriblement peur. Ma peur et ma lâcheté libéraient chez moi des larmes que je gardais depuis trop longtemps pour moi. Manabu m’inquiétait un peu aussi. Il m’était impossible de lui faire confiance.

« N…Non. Je ne suis pas ici pour le SPR. Je… »

Réfuter, encore et toujours. Mentir sur ma venue si brusque. Je ne pouvais pas faire ça indéfiniment. Il fallait que je me libère d’un poids supplémentaire, encore trop lourd. Je devais le dire à quelqu’un. Raconter, expier ma faute par le biais d’une personne de confiance. Mais pas encore. Pas maintenant. Mes mains se serrèrent sur ma robe, et je ravalai des larmes chaudes. Un faux sourire étira mes lèvres fines, et je me forçais de rire un peu, pour faire bonne figure.

« Non, je suis là parce que… J’ai une maladie… Cardiaque et… »

J’étais encore trop hésitante pour faire croire quoi que ce soit. Si j’avais une maladie cardiaque, la moindre des choses aurait été de pouvoir l’expliquer convenablement en Japonais, si j’avais quitté mon pays juste pour ça. J’étais pathétique. J’ai alors décidé de sourire bêtement te regardant Manabu. Il était amusant de voir à quel point je voulais intriguer les gens. Je cherchais à ce que l’on me remarque au moins une fois dans ce pays. Que je puisse m’appuyer sur une épaule sûre. Que je ne puisse plus être seule.

Et Manabu me tomba dessus…
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MessageSujet: Re: Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre]   Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre] EmptyJeu 13 Aoû - 12:43

« Tu es venue jusqu'au Japon pour une maladie cardiaque ?! »

Manabu était assez étonné. Bon, après tout, cela pouvait être totalement possible, mais quelque peu illogique. Venir à l'autre bout de la planète juste pour une maladie cardiaque, cela paraissait tout de même bizarre. Surtout qu'en France, n'ont-ils pas les mêmes moyens que les Japonais ? Et il y avait aussi l'Angleterre dans ce cas... Enfin, c'est vrai qu'après, Manabu n'y connaissait rien en problème cardiaque. Il n'y connaissait rien en médecine sauf le SPR. La médecine est la seule science qui n'intéresse pas réellement le garçon. Bien qu'il trouvait fabuleux de soigner des gens, de les aider, ce n'était réellement pas sa tasse de thé. Depuis tout petit, parler du corps humain, de ses organes, du sang le dégoûtait un peu. Lorsqu'on lui parle de ça, il se sent...Bizarre. Une sensation qu'il n'arrivait pas vraiment à décrire.
De plus, pour arriver à Tokyo à partir de la France, il fallait prendre l'avion et cela ne « favoriserait » pas les problèmes étant donné que la pression en oxygène diminue ou quelque chose comme ça. Enfin, ça va lorsque le voyage est moins long que 10heures mais là... Il dure un peu plus de 10heures, non? Peut-être qu'elle avait juste à suivre les consignes données pour les personnes ayant le même problème, boire beaucoup, se dégourdir les jambes et encore un tas d'autre truc pour que rien ne change d'un voyage normal.
Manabu restait quand même sceptique. Disait-elle la vérité ? Il en doutait... Sans doute qu'elle n'osait pas réellement dire sa vraie intention en arrivant au Japon, autrement dit tester cette machine tellement bizarre. Souvent, les gens qui étaient soumis à ce dispositif cachaient un passé plus ou moins noir et donc, les préjugés tombaient en masse sur eux. Soit un traumatisme provoqué en quelque sorte par eux-même, quelque chose qu'ils ont fait. D'autre, ils n'ont rien fait et tout est tombés sur eux.
Certaines personnes assumaient ce fait. D'autres pas. Se faire aider par une machine pour avancer sainement vers le futur ? Jamais de la vie. Pourtants Manabu trouvait qu'il n'y avait aucune honte. Dans la vie, on se fait toujours aider et il ne faut pas la refuser, que ça soit un être vivant ou une machine. C'est tellement plus difficile d'avancer seul alors qu'on peut être soutenu par d'autre personne.

« Enfin bref...En tout cas, je suis ici pour le SPR... »

Manabu, lui, faisait plutôt parti des gens qui assumaient pleinement. Ill voulait avancer et arrêter d'être effrayé de ces souvenirs, peu importe comment. Et puis, il savait bien qu'un jour, on le découvrira, allonger sur un lit, nageant dans ces hantises. Lors des séances, les élèves ne sont pas tout seul dans une chambre. Et il y a toujours quelqu'un pour aller dire aux autres que tel était là. Et puis, tant pis hein. Le principal, c'est qu'il se soigne.

[Weh ben tu peux attendre longtemps XDD]
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MessageSujet: Re: Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre]   Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre] EmptyVen 14 Aoû - 20:31

Impossible. Le naturel avec lequel il avouait son besoin du SPR était impossible. Jamais une désinvolture telle ne m’impressionna autant. Ainsi donc, Manabu assumait tous les fais qui le forçaient à suivre les soins de cette grosse machine. Ainsi, il ne cachait pas qu’il aurait pu commettre une faute grave, et subir un traumatisme lourd…
Son aisance m’inquiétait un peu. Que cachait ce jeune homme agréable à l’esprit pourtant dérangé. De quoi était-il capable. Mon esprit s’enfonça dans une confusion gênante, et cela dû se lire sur mon visage. Je sentais mes lèvres se pincer, mes yeux se baisser et mes mains trembler. Pourtant, je n’arrivais pas à savoir si cela se voyait. Je n’arrivais plus vraiment à savoir quoi que ce soit. Sinon que je mentais terriblement pour me rassurer moi-même. Après tout, il était normal, ce jeune homme. Et s’il avait besoin du SPR, ce n’était que pour lui-même. Pas parce qu’il était dangereux. Sinon, on l’aurait enfermé dans une chambre blanche, n’est-ce pas ?

La chambre blanche. Toutes mes idées de sommeil sans douleurs. Tout ça m’était tellement étranger. Tout m’était apparu comme évident, et je me retrouvais face à la pire des ignorances. Une ignorance incluant ma vie et le reste de celle-ci. Mais que pouvais-je avouer à un jeune homme qui, lui aussi, nécessitait l’entrée du SPR dans sa mémoire ? Où était la juste mesure dans les mots que je pouvais employer. Non, vraiment, j’étais dans une impasse. Le mieux était encore de poser quelques questions évasives à quelqu’un qui ne devait se douter de rien.

« Le SPR ? Mais… Qu’est-ce que c’est ? »

Je me retins, encore un peu. Je ravalais des tas de questions pas encore posées, à personne. J’en avais encore honte. Mais tout s’enclencha. Les mots filèrent entre mes dents, échappèrent à mes lèvres et s’évanouirent sur le visage de Manabu. Le mien, de visage, devint tendu. Gêné. Douloureux. Une boule grandissait dans ma gorge au fur et à mesure que les interrogations coulaient de mes tripes. Je vomissais alors des points d’interrogation, sans modérer la chose, et laissant Manabu se noyer.
Mon ami. Manabu, si tu es mon ami, noies-toi avec moi. Meurs dans une souffrance égale à la mienne. Mais sans me lâcher la main. Surtout, ne lâche jamais ma main frêle et fragile, garde la bien au creux de la tienne. Surtout, ne me laisse pas en proie à mes souvenirs, ne me laisse pas mourir de honte, ne me laisse pas mourir d’inconscience et de maladresse. Qu’est-ce que c’est que cette machine. SPR. Je n’en sais même pas le sens véritable. Manabu, me laissera tu sombrer dans le pire des sommeils ?

« Le SPR. Mais qu’est-ce que c’est ? Ca fait mal ? C’est une machine ? Ca fait du bruit ? Ca secoue ? C’est gros ? Ca fait peur ? Rentre-t-on à l’intérieur ? Est-ce vraiment sans danger ? Mais alors, suffit-il de s’enfermer dedans pour qu’Alice disparaisse ? Est-ce que je vais mourir ? »

Alice. Cela faisait longtemps que je n’avais pas prononcé ton nom à voix haute. Qu’est-ce que cela te fait ? Est-ce que tu te sens encore vivante par le biais de mon corps ? Alice, veux-tu parler à ma place ? Veux-tu rencontrer Manabu ? Il est très gentil, tu sais ! Et il ne va rien dire contre toi. Ni contre moi. Il ne sait rien. Viens, Alice. Prend ma place, et pleure pour moi. Je laisserai mes larmes couler, jusqu’à ce que je ne puisse plus pleurer. Je te donne tout mon corps pour vivre encore un peu. Alice, veut tu parler pour moi ?

« Vais-je mourir comme Alice ? Vais-je disparaître de la mémoire des gens ? Je suis sûre que l’on va m’oublier, qu’un jour un se demandera qui est Ema, et ce qu’elle a bien pu faire sur cette photo ou dans ce journal. Qui pensera à moi quand je serai morte, dans ce pays inconnu ! Et qui préviendra ma famille ? Je ne suis plus sûre de rien et… »

Oui, jeune fille. Je ne sais plus si tu es Ema ou Alice, mais pleure. Pleurer, c’est bon. Ne te renferme plus comme ça. Parle encore, use ces mots que tes larmes entrecoupent, et dans lesquels résonnent tes sanglots. Pleure comme tu as fait pleurer les autres. Tu n’as que ce que tu mérites. Je le savais, tout ça. Je savais tout ce que l’on pouvait me reprocher. Mes larmes ne coulaient peut être pas. Mais mon visage en était inondé. Je n’étais pas capable de dire si je hurlais ou si je parlais dans des demi-soupirs. Je n’étais plus au parc. Je n’étais plus au Japon. Je n’étais nulle part. Perdue dans mes propres pensées sombres, morte noyée dans mes propres larmes.

En vérité, je ne pleurai pas très fort, dans le parc. Juste quelques larmes roulant sur des joues devenues blanches et des haut-le-cœur brusques. Mon visage crispé était fixé à l’herbe, sur laquelle mon corps entier tremblait de honte, et peut être aussi de peur. Mes mains étaient séparées. L’une couvrait mon visage, laissant ses doigts fins et gantés couper mes yeux fermement clos et le reste de mon visage si délicat, à ce moment déchiré par un mal que j’étais la seule à connaître. Et puis, je sentais à peine la respiration de Manabu couler vers la loque humide que j’étais devenue. Je l’avais presque oublié. Mais si je pouvais m’en rappeler, c’est qu’Alice n’avait rien contre lui.
Tant mieux.
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MessageSujet: Re: Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre]   Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre] EmptySam 15 Aoû - 18:59

Lorsque Manabu avoua qu'il était ici pour se faire soigner, Ema changea subitement de comportement. Peut-être qu'elle le fuirai, peut-être qu'elle avait peur maintenant. Était-ce la raison pour laquelle les gens refusaient d'assumer ? Peut-être que ce n'était pas seulement une honte, mais aussi une peur d'être rejeté des autres par cette nouvelle. Manabu n'y avait jamais songé. Sans doute parce que jusque maintenant, aucun changement de relation eut lieux avec lui. Avec sa tante, ça allait toujours, oui. Elle lui parlait au téléphone comme une personne totalement normal, comme avant son intégration dans le lycée IHAD. Les amis du garçon, restés à la ville natale, le voyaient toujours comme « un grand garçon curieux de tout ». Du moins, c'est ce que pensait Manabu. Lorsqu'il leur téléphonait, au bout de la ligne, tout était resté pareil. Enfin, peut-être que les points de vues avaient changé, mais ça ne se ressentait pas. Ema posa une question. Question classique qui revenait souvent : « Le SPR ? Qu'est-ce ? ».

« Le SPR est une machine qui peut te soigner de tes pires cauch… »

Il allait continuer si elle ne l'aurait pas coupé. Coupé de toutes ces questions, sur cette si étrange machine. Machine qui suscitait tellement d'interrogation de la part des gens. Peu de gens étaient bien informés sur cette machine mystérieuse. Tout ce qu'ils savaient était « une machine qui peut soigner les traumatismes que tu as eus dans ta vie ». Maintenant, les personnes qui savaient à quoi elle ressemblait en-dehors de l'établissement se comptaient sur les doigts d'une main. C'est pour cela que les rumeurs allaient de bons trains. Les plus folles rumeurs courent. Le pire, c'est qu'il y en a qui y croit...

Manabu allait répondre à ce tas de questions, après tout, si elle répondait aux siennes, pourquoi ne ferait-il pas de même ? Le garçon reprit une inspiration afin de répondre aux questions, bien qu'il ne se souvenait pas de toute, lorsqu'elle recommença à sortir des phrases. Ou plutôt des questions. Encore. Angoissait-elle à propos du SPR ? Pourtant, n'avait-elle pas dit qu'elle n'en serait pas le sujet ? Et si elle mentait tout simplement ? Non, c'est impossible.
Le lycéen ne retenait pas l'entièreté. Après tout, il était surpris, il ne s'était pas préparé et elle parlait tellement vite. Heureusement qu'elle articulait bien. Mais pourtant, quelque chose lui retenait l'intention. L'évocation d'une certaine 'Alice'. D'après ses dires, elle serait décédée...Décédée ?!
Ema avait peur de disparaître des mémoires des gens, que l‘on oublie. Pensait-elle déjà à la mort et ses conséquences si jeune ?’

Manabu ne saisissait pas, ne réalisa pas. Non, vraiment, rien du tout.
Lorsque Manabu est arrivé ici, il ne pensait aucunement rencontrer une telle personne. Lui, il voulait juste profiter du bon temps, continuer sa vie heureuse, sans soucis, sans stress. Heureuse pour l'instant. En abordant la jeune fille, il n'aurait jamais cru en arriver là. Peut-être qu'il n'aurait pas dû poser autant de questions. La curiosité de Manabu le menait droit vers sa fin. Toujours à s'intéresser à tout, toujours tout vouloir savoir. Des fois, c'est mieux d'être ignorant. Baigner dans la mer des questions.
Depuis le naufrage, Manabu s'était juré de ne plus poser de question depuis qu'il a connu la réponse de la première qui lui vint après l'accident. Tellement elle l'avait traumatisé, il ne voulait plus rien savoir. Pourtant, son désir d'en apprendre plus le rattrapa vite. Pourquoi devait-il être ainsi ? Parfois, il enviait les personnes ignorantes.
Ce n'était pas la première fois qu'il mettait quelqu'un mal à l'aise et je ne pense pas non plus que ce sera la dernière fois. Peut-être qu'il ne devait pas mettre en doute ces paroles, il devait la croire bien qu'il ne la connaissait peu. Après tout, qu'est-ce que cela aurait changé ? Rien du tout. Cela aurait juste perturber l'esprit du garçon durant quelques temps et puis, se serait parti. La mettre dans un tel état pour un besoin égoïste...

Il se sentait mal, oui, très mal. Faire pleurer une personne. Effectivement, tout ce qui se passait à présent était de se faute. Pour lui, la cause était ses questions. Maudites questions, si elles auraient une apparence matérielle, elles seraient déjà fracassées en de million de morceaux. De plus, il était extrêmement gêné. Comment devait-il réagir à une inconnue en pleurs ? En tant normal, il aurait prit la personne dans ses bras afin de la consoler mais, jusque maintenant, les seules personnes qu'il avait vu pleurer étaient des gens proches de lui. Là, il avait affaire à une parfaite inconnue. Il connaissait juste son prénom, d'où elle venait et sa raison de sa venue à Tokyo. Il ne pouvait pas faire ça, c'était tellement familier et puis, elle n'appréciera sûrement pas. La seule chose qu'il pouvait faire était sans doute de s'excuser.

« Excuse-moi... »

Il voulait s'excuser de ces questions parfois tellement inutiles et embarrassantes. De plus, là, elles devaient avoir éveillé des souvenirs disons... Pas très joyeux.
Les deux adolescents attendaient dans un silence presque absolu. Le seul bruit qui leur parvenait était le rire des enfants jouant sur la plaine de jeux pas loin, repeuplé suite au départ du marchand de glace. Oh marchand de glace, peut-être que si tu n'aurais jamais existé, Manabu ne serait pas dans une telle situation...
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MessageSujet: Re: Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre]   Ema _ A corps oublié, âme mangée. [libre] EmptyLun 17 Aoû - 19:17

Je ne faisais plus attention ni à ses mots, ni à mes larmes. J’étais juste morte de honte. D’ailleurs, je ne pleurai plus. J’avais séché mon visage de ma main gantée, éraflant ma peau délicate et effaçant mes larmes dans une tracée humide. J’ai soupiré un instant, et me suis reprise. J’ai reniflé bruyamment en détournant le regard. Je ne savais comment rattraper ma douce image. Mes mains tremblèrent doucement tandis que je les levais pour rassurer Manabu. Pourquoi s’en faire ? C’était habituel, finalement. Ce qui avait tout déclenché, c’était ce marchand de glace inutile. Tout ce qui restait de la glace, c’était un cornet abandonné à côté de moi, tandis qu’un liquide écru séchait sur l’herbe. Elle devait être collante, maintenant. J’ai soupiré à nouveau, avant de me lever, un peu brusquement.

« Ne t’en fais pas, Manabu. Ne t’inquiète pas pour ça, va. J’ai besoin du SPR pour un raison que je préfère garder pour moi. Excuse-moi. Je t’ai menti. Mais tout va bien maintenant. Je vais bien. »

J’ai incliné mon corps pour prendre congé. J’ai incliné mon corps et, sous mes pieds, j’ai senti le sol vibrer. Fatigue et gêne ne faisaient pas bon ménage. Il me fallait rentrer. J’ai tiré un instant sur ma robe, laissant le tissu reprendre une forme acceptable, et ai souri, comme si tout était normal. Le parc me semblait bien trop beau maintenant. Bien trop beau pour que je puisse y revenir. Finalement, je n’avais pas besoin de grands espaces.
Si j’avais su qu’une simple chambre pourrait faire de moi une autre femme, j’aurai ri. Bêtement, j’aurai ri de toute ma fierté de jeune noble, et j’aurai pris ça pour une blague si mauvaise que je n’imaginais même pas le résultat. On ne me l’avait jamais dit. Encore une fois, mon ignorance me faisait plonger dans les pires des scénarios. Pourquoi ne savais-je jamais rien. Après ma première séance, je me suis demandé si mes parents savaient les risques que j’encourais, alors que je savais à peine la fonction du SPR. Mais pour le moment, je ne savais rien. Ni de Manabu. Ni sur SPR. Ni du Japon. Ni de moi-même.

J’ai pris conscience de mon égoïsme. J’ai tourné les talons, et ai laissé Manabu derrière moi. Ema ne devait jamais revoir Manabu. Alice, elle, ne chercherait pas à le revoir. De toute façon, elle n’en aura plus vraiment l’occasion. Mais j’étais égoïste de laisser derrière moi un jeune garçon plein de bonne volonté et de gentillesse. Si j’en avais encore l’occasion, je ne cesserai de m’excuser d’être partie comme une feuille prise par le vent. Mais je n’ai pas freiné mes pas, ce jour là. Quittant la pelouse, j’ai suivi, lentement, le chemin qui menait au grillage du parc. Comme j’étais entrée, j’ai hésité à sortir. Et puis, finalement, j’ai compris que je ne pouvais rester ici. J’ai quitté Manabu, et j’ai quitté le parc, pour m’enfoncer dans un Tokyo inconnu. Au détour d’une ruelle sombre, j’ai coulé dans le plus lourd des sommeils.

[La merde de la fin (Y) La sombre merde que je fais, ouah, je pensais pas ça comme ça T^T]
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