Jane Knight Membre
Messages : 66 Date d'inscription : 28/08/2009
| Sujet: Solitude et destin [PV Fall'] Mar 1 Sep - 8:36 | |
| Jane traversa le lycée avec une hâte se lisant curieusement trop sur son visage. Sa mèche négligée en tomba follement et rapide, elle dévala les escaliers la séparant de cette endroit si mystérieux qui pour le moment, semblait l'attirer tel un aimant. Portant une robe courte d'un azur très clair, dentelé au niveau de la poitrine, la jeune fille capta le regard de tous à son passage. D'autant plus que ses collants noirs aux motifs complexes, ses escarpins d'une époque aujourd'hui révolue et son ruban turquoise formaient ensemble un tableau singulier.
Ils exprimaient de Jane, l'élégance naturelle portée depuis sa naissance. Involontaire, certes, toutefois toujours présente. Même dans les instants les plus sombres, un geste de sa part trahissait cette beauté insolente la caractérisant. Certains garçons ne purent s'empêcher de lui faire des clins d'œil, actes auxquels elle ne répondit absolument pas, décidant d'intégrer pour le moment le mépris à l'indifférence pure. Combien de fois aurait-elle voulu leur répondre que l'apparence n'est que superficielle dans ce bas monde et qu'il ne fallait jamais rien espérer de sa personne ?...Sûrement assez pour que notre demoiselle s'en souvienne.
Traversant le bâtiment secondaire contenant la partie la plus difficile à éviter, elle croisa le chemin d'une nouvelle arrivante qui visiblement était perdue. Gentiment, la jumelle prit toute sa bonne volonté du jour, pour accomplir une excellente action, et se dirigea vers l'inconnue.
- Veuillez m'excuser mais j'ai cru comprendre de votre regard que vous désiriez bien un peu d'aide extérieur. Me serais-je trompée ou puis-je vous apporter du soutien ?...Cela ne me dérange absolument pas.
Visiblement, cette dernière ne l'avait pas encore remarquée car elle sursauta à sa vue. Non pas que sa sauveuse était monstrueuse, néanmoins elle était légèrement timide. Devenant plus vermeil qu'une groseille, elle murmura quelque chose d'incompréhensible avant de respirer grandement, agrippant par la même occasion ses valises, et déclara :
- Je suis un peu perdue…C'est mon premier jour et j'ai la terrible impression d'être invisible aux yeux des autres pensionnaires de l'école…
* Il vaut mieux être meuble que risée de tous *
- Dans ce cas, suivez-moi.
La nouvelle s'arrêta brusquement, faisant retourner la dévouée vers sa personne.
- Vous ne m'avez pas dit quel était votre nom. Si je désirais venir vous remercier, je ne...
- Cela n'est pas nécessaire.
La froideur du ton utilisé la dissuada de lui rétorquer quoique se soit tandis qu'elle s'engouffrait dans le bureau des surveillants pour lui donner sa clé. Ayant accompagnée sa protégée d'un instant jusqu'à sa chambre avec les papiers et informations indispensables, Mlle Knight reprit le chemin de son initiale destination, en regardant sa montre, elle vit que si elle ne se dépêchait pas, elle risquait de louper l'ouverture. De la piscine. Jane allait continuellement à la même occasion nager, préférant les premières heures avant qu'elle ne soit pleine de monde.
Contournant le terrain juste avant l'entrée du complexe sportif, elle parvint à arriver au moment où l'on ouvrait. Accompagnée de son sac, lequel ressemblait plus à une petite valise par la taille, elle pénétra dans son endroit favori. Ses gestes, les mêmes avec le temps, suivaient un ordre précis, presque maniaque. On remarqua que ses prunelles tellement habituées au chlore voyaient parfaitement bien sous l'eau.
Son maillot de bain, noir à poix blanc, malgré tout ce que l'on pouvait penser était deux pièces. Plongeon effectué parfaitement, elle se lança dans une vingtaine de longueurs : glisser telle une sirène dans les quartes nages existantes lui permettait de se défouler. Laver son âme des impuretés de la journée, des pensées alambiquées l'habitant, voilà pourquoi déchainée comme une tigresse, elle enchainait les distances sans s'immobiliser ou s'essouffler. Le temps ne comptait plus.
Au bout d'une heure environ, l'adolescente sortit et se plaça devant la baie vitrée dont la place divisait l'extérieur et l'intérieur des bains. Devant l'herbe verte du terrain, elle ferma les yeux et se rappela sa précédente visite avec sa sœur, Lizzie. Son sourire embauma l'esprit de Jane, prise dans ses souvenirs. Avec une exactitude presque formelle, elle vit le ballon rouge dessinée par le conscient médicamenté, la bouche formant des lettres majestueuses… Puis le froid la ramena à la réalité, Lizzie dans l'hôpital psychiatrique et elle, ici, vide et tellement seule…
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